Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/315

Cette page a été validée par deux contributeurs.
309
ÈVE


Ce n’est pas ces portiers et ces grands-chambellans
Qui nous feront passer dans la dernière chambre.
Ce n’est pas ces courtiers avec leur bras ballants,
Par la porte de corne et par la porte d’ambre.

Ce n’est pas ces portiers et ces grands-chambellans
Par la porte d’ivoire et la porte de corne.
Ce n’est pas ces courtiers avec leurs bras ballants,
Par la porte de chêne et par la porte d’orne.

Ce n’est pas ces portiers et ces grands-chambellans
Qui nous feront tourner le coin de cette borne.
Ce n’est pas ces courtiers avec leurs bras ballants,
Par la porte de hêtre et la porte d’orne.

Ce n’est pas ces portiers et leurs clefs dans le dos
Qui nous feront sauter la dernière serrure.
Ce n’est pas ces courtiers et ces porte-ferrure
Qui nous ramasseront les cendres de nos os.

Une autre, une autre clef nous ouvrira la porte.
Un autre porte-clefs en a tout un trousseau.
Un autre gardien-chef sous le dernier vousseau
Regarde, et pense encore au lac de la Mer Morte.