Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
ÈVE


Et les ondes coulaient dessus le déversoir
Et par dessus l’écluse et par dessus la bonde.
Et l’océan sans terme et l’océan du monde
Passait dessus la darse et dessus le musoir.

C’était un vieil étang retiré du village
Dans une solitude et un recueillement.
Et vous avez touché vers un ancien parage
Avant les jours d’étude et de défeuillement.

Et vous avez passé par un ancien passage
Tout plein d’incertitude et de cheminement.
Et vous avez reçu le foudroyant message,
Tout plein de promptitude et d’épouvantement.

Et c’est depuis ce jour que vous avez monté
Un escalier plus dur qu’un escalier de marbre.
Et c’est depuis ce jour que vous avez chanté
Une chanson plus dure à l’ombre d’un autre arbre.

Et c’est depuis ce temps que vous avez monté
Un escalier plus dur au pied d’un autre amour.
Et c’est depuis ce jour que vous avez chanté
Une chanson plus dure au pied d’un autre jour.