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ÈVE


Les autres n’ont connu que de planter leur tente
Au milieu du désert d’un immense plateau.
Mais vous avez connu cette brusque détente,
Et le renversement tout le long du coteau.

Les autres n’ont connu que de planter leur tente
Au milieu d’un désert d’un immense plateau.
Mais vous avez connu cette première entente
Et les pampres grimpant tout le long du coteau.

Les autres n’ont connu que de planter leur tente
Au milieu du désert d’un immense plateau.
Mais vous avez connu le ravin et la sente
Et l’horizon jailli du faîte du coteau.

Et moi je vous salue, aïeule insoupçonnée.
Les autres sont sans grâce et sans fleuronnement
Et sans procession et sans couronnement.
Mais vous avez connu d’être découronnée.

Les autres n’ont connu qu’un immense plateau,
Les autres n’ont connu que la plaine d’absence.
Mais vous avez connu cette auguste présence
Qui seule emplissait tout ainsi qu’un beau coteau