Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
les tapisseries


Les autres sont perdus parmi tant de bassesses
Qu’ils ont le cœur plus las qu’un cœur quotidien.
Et seule vous traînez parmi ces gentillesses
Le noble souvenir du temps qu’on avait rien.

Quelques-uns sont rangés parmi tant de noblesse
Qu’ils ont le cœur plus haut qu’un cœur cornélien.
Avec eux vous traînez parmi cette hautesse
Le simple souvenir du temps qu’on n’avait rien.

Les autres sont perdus parmi tant de faiblesses
Qu’ils ont le cœur plus fat qu’un cœur magicien.
Et seule vous traînez parmi ces joliesses
Le secret souvenir du temps qu’on n’avait rien.

Quelques-uns sont rangés parmi tant de tendresse
Qu’ils ont le cœur plus doux qu’un cœur virgilien.
Avec eux vous traînez parmi cette justesse
L’antique souvenir du temps qu’on n’avait rien.

Les autres sont perdus parmi tant de rudesses
Qu’ils ont le cœur plus dur qu’un cœur prétorien.
Et seule vous traînez parmi ces forteresses
Le morne souvenir du temps qu’on n’avait rien.