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l’argent suite

§. — D’abord ils n’ont pas le droit de lever les bras au ciel. Ce geste est un geste suranné, une survivance des anciennes superstitions. Je signale, (comme je le dois), cette survivance à M. Durkheim. C’est une survivance purement sociologique. On ne me verra jamais manquer à un des devoirs que j’ai envers M. Durkheim. On ne me verra jamais manquer à faire mon rapport à M. Durkheim.

§. — Un tout jeune professeur, à peine sorti de Normale, m’écrit sur le cas Lavisse pour me recommander la charité chrétienne et le pardon des injures. Mon jeune camarade j’ai de la charité chrétienne pour les victimes. Je n’en ai pas dans la même opération, je n’en ai pas dans le même temps et sous le même rapport pour les bourreaux.

Vous vous récriez que ce nom de bourreaux est peut-être un peu bien gros pour nos hommes ; que particulièrement ce nom de bourreau est peut-être un peu bien gros pour M. Lavisse. Mais, mon jeune camarade, il y a des bourreaux mous. Il n’y a pas seulement des bourreaux de torture, mon jeune et cher camarade. La misère aussi est un tourment, nous l’avons assez dit ; et c’est malheureusement assez vrai. M. Lavisse évidemment ne verse pas le sang. Mais il répand la ruine, mais il verse la mollesse ; et la honte ; et le ramollissement ; et le commun relâchement ; et la com-

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