Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
l’argent suite

§. — On me dit : Il n’est pas méchant. C’est un bon homme. On ajoute doucement : C’est un faible. Je n’aime pas un bon homme, qui est au pouvoir. Dieu veuille que nos maîtres soient fermes, c’est tout ce que nous leur demandons. Rien n’est dangereux pour celui qui est dessous, comme la bonhomie de celui qui est dessus.

§. — Je n’ai jamais dit qu’il fût un ogre. J’ai dit qu’il était un prodige de faiblesse, un monstre de mollesse. Et, dans celui qui est au pouvoir, c’est le pire.

§. — Vous leur fîtes, seigneur, en les croquant beaucoup d’honneur. Le fond de leur pensée, leur idée de derrière la tête, c’est que, quand un pauvre est en butte aux calomnies d’un riche, et un faible aux calomnies d’un puissant, et un écrivain aux calomnies d’un gros universitaire, et un folliculaire aux calomnies d’un gros fonctionnaire et d’un gros personnage, il doit se trouver très honoré de ce regard, et dire respectueusement merci.

§. — L’École Normale, m’écrit mon jeune camarade,

176