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l’argent suite


l’esprit révolutionnaire, qui était essentiellement généreux, l’instinct révolutionnaire est devenu en leur temps et sous leur gouvernement et en leurs mains un bas esprit de sabotage et de dénigrement et de rancune qui consiste essentiellement à se réjouir de ce que ça aille mal et à vouloir et à faire que ça aille mal et à en faire moins que son compte ; et même à en faire pas du tout ;


§. — l’internationalisme enfin qui était un système d’égalité politique et sociale et de temporelle justice et de mutuelle liberté entre les peuples est devenu entre leurs mains une sorte de vague cosmopolitisme bourgeois vicieux et d’autre part et très particulièrement et très proprement un pangermanisme, un total asservissement à la politique allemande, au capitalisme allemand, à l’impérialisme allemand, au militarisme allemand, au colonialisme allemand.


§. — Nous touchons ici à leur quatrième sornette, à moins que ce ne soit la cinquième : que dans cet équilibre de force entre l’Allemagne et la France, dans cet équilibre militaire il y aurait en Allemagne un parti socialiste qui leur ferait contre-poids, qui ferait la même chose en Allemagne que eux en France, et une action de ce parti socialiste qui ferait contre-poids à leur propre action. Tout le monde sait le contraire. Et eux autant que nous et mieux que nous ils savent le contraire. Ils le disent pourtant. Ils disent, ils enseignent, ils proclament, dans leurs journaux, dans les meetings, que c’est équilibré, qu’ils marchent d’accord avec un parti socialiste allemand qui en fait autant. Tout le

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