aux autres. Mais on a une espèce de honte, une pudeur,
quand on voit des hommes instruits, qui savent quelque
chose, ou enfin qui l’ont appris, un Jaurès, im Delaisi,
un Pressensé, venir toujours raconter au peuple, aux
militants, les trois ou quatre mêmes sornettes. (Des
hommes enfin qui ont appris la géographie, et même
l’histoire).
§. — Cette première sornette des milices. Quand des hommes instruits viennent dire qu’il ne faut pas d’armée, qu’il faut armer le peuple, je me demande ce qui peut bien se passer dans leur tête. Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire, armer le peuple. Je me demande réellement ce que ça peut bien représenter. Et surtout représenter pour eux. Comme si armer le peuple n’était point précisément constituer des classes d’active, des classes de réserve et de territoriale.
§. — Cette deuxième sornette, que la guerre n’a pas d’importance. Et qu’elle ne donne pas de résultat. Si cette guerre des Balkans a précisément montré quelque chose, c’est combien la guerre a un pouvoir de décision. Il y avait assez longtemps que la question crétoise et la question macédonienne traînaient. En trois semaines, elles ne traînent plus.