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§. — Je vais plus loin et évidemment je ne voudrais pas entrer dans les idées générales et surtout être chargé de mettre des idées générales dans la tête de M. Francis de Pressensé, mais enfin il faut être ce que l’on appelle un niais quand on veut être poli et ce que l’on appelle un imbécile quand on n’a pas la même préoccupation pour croire que l’on peut présenter et vouloir introduire un droit quelconque, un point de droit sur la surface de la terre sans qu’aussitôt il en naisse, il en vienne, en même temps, en cela même, par cela même, indivisiblement, un point de guerre.

§. — Si M. de Pressensé a jamais lu la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, (et au fait pourquoi ne l’aurait-il pas lue), il y aura peut-être vu que l’insurrection est ou peut être le plus saint ou le plus sacré des devoirs. (Allons bon, voilà que c’est moi qui ne la sais plus). Mais dans leur système il est entendu que l’insurrection n’est pas une guerre, que l’insurrection n’est pas de la guerre. L’insurrection pour eux, c’est le comble de la paix. La guerre civile pour eux n’est pas de la guerre ; c’est le couronnement même du pacifisme. Quand un peuple se déchire, quand un peuple se démembre lui-même, alors ça va bien, on est en pleine paix. Les batailles de la guerre civile ce sont des batailles du temps de paix. Les morts et les blessés de la guerre civile, ne sont pas découpés par les mêmes

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