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cahiers de la quinzaine

§. — Je suis un vieux républicain. Je suis un vieux révolutionnaire. En temps de paix je suis un bon vivant, comme tout le monde. Et je ne toucherais pas à un cheveu de M. Caillaux. Et je ne tirerais pas même la barbichette à M. d’Estournelles de Constant. Mais en temps de guerre il faut bien penser que ce sera sérieux. Et nous ne savons pas si nous serons heureux, mais nous savons que nous ne serons pas petits.

§. — En temps de paix nous nous laissons faire, c’est entendu. Parce que nous travaillons et que nous ne pouvons pas tenir le coup à eux qui ne travaillent pas. Mais en temps de guerre on ne travaille plus.

§. — En temps de paix c’est entendu, ça va bien. Et tout cela finira par des affiches et des meetings et des discours à la Chambre. Mais en temps de guerre, en République, il n’y a plus que la politique de la Convention Nationale. Je suis pour la politique de la Convention Nationale contre la politique de l’Assemblée de Bordeaux, je suis pour les Parisiens contre les ruraux, je suis pour la Commune de Paris, pour l’une et l’autre Commune, contre la paix, je suis pour la Commune contre la capitulation, je suis pour la politique de Proudhon et pour la politique de Blanqui contre l’affreux

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