M. Seignobos, pour mon entrée à moi dans la vie, et
pour mes débuts dans l’existence, et pour mon entrée
en matière, et pour mon entrée en relation. C’est beaucoup
plus simple. Nous l’empêchâmes seulement d’avoir
la gueule, (comme nous disons), cassée par ce que l’on
nommait dans les journaux les matraques antisémites,
(et il faudrait dire antisémitiques), et qui étaient simplement
de vigoureux gourdins. Mettons d’un mot que
nous réussîmes à lui voiler la face. Ou à lui sauver la
face.
§. — Toute une attitude de M. Seignobos envers moi depuis quelques années et la dernière lettre que j’ai reçue de lui me donnent à penser qu’il a complètement oublié ces temps héroïques. C’est dans l’ordre. Mais Labiche, Eugène Labiche ne serait pas ce qu’il est, le plus grand psychologue qu’il y ait jamais eu devant l’Éternel si moi je n’en avais pas voué à M. Seignobos une impérissable reconnaissance. Dans ce Voyage en Suisse que fut l’affaire Dreyfus M. Seignobos faisait M. Perrichon. Et ce fut nous qui sauvâmes M. Seignobos d’un danger purement imaginaire. Comment dès lors ne pas nous attacher à lui, et ne pas lui vouloir du bien jusqu’à expiration de chaleur animale.
§. — Je lui rendrai donc, et aujourd’hui même, un certain nombre de services. Comment enfin parler de quelque chose de tout ce qui se passe et ne pas s’occu-