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munistes : c’est-à-dire le rationnement devrait se faire, non pas selon les mérites, mais selon les besoins.

Prenons la famille, ce modèle du petit communisme, — d’un communisme autoritaire plutôt qu’anarchiste, il est vrai, ce qui, d’ailleurs, ne change rien dans notre exemple.

Dans la famille, le père apporte, supposons cent sous par jour, l’aîné trois francs, un garçon plus jeune — quarante sous, et le gamin — seulement vingt sous par jour. Tous apportent l’argent à la mère qui tient la caisse et qui leur donne à manger. Tous apportent inégalement, mais au dîner chacun se sert à sa guise et selon son appétit ; il n’y a pas de rationnement. Mais viennent les mauvais jours, et la dèche force la mère à ne plus s’en remettre à l’appétit et au goût de chacun pour la distribution du dîner. Il faut faire un rationnement et, soit par l’initiative de la mère, soit par convention tacite de tous, les portions sont réduites. Mais voyez, cette répartition ne se fait pas suivant les mérites, car c’est le plus jeune garçon et le gamin surtout qui reçoivent la plus grosse part, et quant au morceau choisi, il est réservé pour la vieille qui ne rapporte rien du tout. Même