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schisme, ni une hérésie. C’est pourquoi les partisans de chacune des quatre écoles ci-dessus ne forment pas quatre sectes proprement dites, si l’on attache au mot secte l’idée d’erreur ; et ne forment pas non plus quatre rites, si l’on attache au mot rite le sens de cérémonie religieuse, parce qu’en effet, les foroû’â eddîne, sur l’interprétation de parties desquelles seulement les quatre écoles sont en divergence, ne se composent pas exclusivement de cérémonies. D’où la conséquence, selon nous, que le mot école ou doctrine est préférable au mot rite.

Les Sounnites se posent comme orthodoxes et considèrent comme kraouaridj, hérétiques ou sortis de leur giron, ceux qui ne sont pas de leur avis sur les grands principes de la foi et sur les éléments transmis par les compagnons du Prophète.

Il faut se garder de confondre idjma’â es’s’ah’aba, accord unanime des compagnons du Prophète, avec idjma’â-el-a-ïmma el arb’â, accord unanime des quatre imam. Dans ce dernier cas, cela signifie que telle règle est admise par les quatre docteurs et doit être suivie par les partisans des quatre écoles. Lorsque cette unanimité n’existe pas, on dit qu’il y a krilaf ou divergence entre ces docteurs.