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alcôve quand il les effleurait, le bruit de ses pas sur le parquet, le grincement rapide de l’allumette chimique sur le papier de verre, tous ces petits chocs, si légers qu’ils fussent, le faisaient tressaillir.

Il lui semblait qu’ils éveillaient des échos lugubres et que sa femme allait se lever et venir dans sa chambre ; sa fille, même, peut-être !………

Alors, il se hâtait, et les bruits devenaient plus fréquents et plus sonores, et les allumettes s’éteignaient l’une après l’autre en jetant un éclair bleuâtre.

Enfin, cependant, la bougie fut allumée ; sa première lueur causa à Manoquet une nouvelle émotion. Néanmoins, par un effort de volonté, il secoua ces puériles inquiétudes, et regarda ses mains, d’abord, qui étaient tachées de sang déjà sec.

Son premier soin fut de se déshabiller à la hâte et de revêtir son costume de nuit ; puis il lava ces mains sanglantes, les essuya avec soin, et vint devant sa glace pour voir s’il n’avait pas de sang au visage.

Mais alors il pâlit, chancela, et se retourna vivement en étouffant un cri d’effroi.

Dans cette glace, dans la glace de sa chambre et de sa cheminée, ce n’était pas lui qu’il rencontrait ; c’était le vieux Mornaix, tel qu’il l’avait vu deux heures auparavant, l’œil fixe, arrêté devant une autre glace qui cachait son trésor.

D’abord, il se précipita en arrière, regarda partout dans les rideaux, sous les meubles, dans les encoignu-