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La révolution est venue changer nos habitudes, le thé n’a plus la même vogue, et les vapeurs des jolies femmes sont maintenant plus simulées que réelles.

Au lieu d’envoyer dans l’Inde nos richesses pour acheter une feuille qui offre si peu d’avantages et tant d’inconvéniens, que ne récoltons-nous sur nos montagnes, dans nos prairies les végétaux parfumés, qui fournissent des infusions tout à la fois agréables et salutaires. Adoptons les falltrancks des Suisses, la sanicle, la bugle, la véronique, la pyrole, le gnaphale, l’armoise, la bétoine, la centaurée, les menthes, les sauges, etc. Si nous voulons absolument des plantes exotiques, achetons aux Espagnols la capraire biflore et l’anserine du Mexique, ou l’erytroxille du Pérou ; aux Américains, la cassine des Apalaches, le ceanothe, la monarde d’Oswego, le psoralier des Jésuites ; enlevons à la nouvelle Hollande le leptorsperme et la salsepareille glyciphille ; mais sur-tout cultivons avec soin