Cher docteur, venez me voir aujourd’hui après une heure. Chopin a appris la mort de son père. Il en est brisé, moi aussi par contre-coup. Il ne veut voir personne de la journée. Mais je veux vous parler de lui.
Ne demandez donc que moi.
À vous de cœur.
Dimanche.
Cher docteur, voulez-vous venir voir Chopin qui, sans être dans une crise aussi grave que celle de l’année dernière, a beaucoup de toux et d’étouffements depuis quelques jours. Venez dans l’après-midi afin que j’aie le plaisir de vous voir et de causer de lui avec vous.
Tout à vous de cœur.
Dimanche matin.
Mon cher docteur, Chopin est horriblement enrhumé et tousse depuis deux jours d’une manière cruelle. Apportez-lui donc quelque chose pour le soulager et venez ce matin. Vous serez bien aimable.
C’est au tour de Chopin de prendre la plume. D’une main défaillante il trace ces mots d’une éloquence si attristée :
Cher docteur,
Ayez la bonté de venir me voir aujourd’hui. Je souffre.
Mardi matin.
Un mieux se produit, pourtant ; le malade va pouvoir goûter quelques jours de repos ; mais avant