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mes frères ! Chauffez-vous aux feux du ciel, soulevez la masse des eaux, saignez aux quatre veines la planète trop riche, et recueillez son sang d’ardente lave fondue ! Animez, animez la matière infinie ; brisez, brûlez, soufflez, tordez, dispersez tout ce qui fut, tout ce qui est…… C’est bien !

« Homme, tu marchais à tâtons dans les ténèbres. Et maintenant, tu peux exciter ou retenir l’infernal mouvement des mondes avec la même facilité qu’un soldat, son cheval. Salut ! Salut ! roi de toutes choses, te crie l’Humanité…… C’est très bien encore !

…… » Mais tu trembles, insecte vêtu de pourpre, Prométhée victorieux ! Tu pleures sur les lauriers de ton char de triomphe et laisses tomber de ta main trop chargée les dépouilles opimes de la nature soumise. Et tu meurs, las de toi-même, comme tous les êtres à l’apogée de leur gloire, lorsqu’ils n’ont plus rien à combattre. »


Ainsi finira la race des hommes, quand elle aura réalisé son rêve divin. Elle laissera la terre transformée, recréée. À cette heure suprême, si le premier de cette race pouvait revenir, il s’écrierait : « de qui donc est ce nouvel œuvre de six jours ? » Et la crainte faisant battre son cœur : « c’est d’un nouveau Dieu » dirait-il.

Au lieu d’Adam, ce sera le premier d’une autre race qui paraîtra, 325 demandant : « splendide Univers, qui t’a créé ? » Et la crainte faisant bat-