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du monde, et sur les bords du Tibre, les peuples frères élèveront un immense théâtre aux neuf sœurs de la Grèce. La danse et la musique, les courses, les régates, les luttes d’hommes et d’animaux, le sombre drame, la comédie rieuse s’y donneront la main. La nature humaine y sera vue sous tous ses aspects, grande ou mesquine, illustre ou ridicule, agile ou forte, active ou rêveuse, joyeuse ou désolée.

Dans tes plaines, Italie, sous ton ciel azuré se réuniront tous les peuples qui se connaîtront mieux et s’aimeront davantage. C’est là qu’ils laveront dans des flots de vin généreux les taches du sang répandu par les glaives.

Alors les aigles ne crieront plus sur les monts ; les lions, les loups et les ours auront été détruits avec les solitudes. Le croissant, l’arc-en-ciel, les étoiles, les navires, les arbres, les fruits, les fleurs, les oiseaux, les animaux, utiles les remplaceront sur les étendards des hommes.

Salut ! Italie, soleil du monde dans l’Avenir !


Novembre 1855.