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IV


571 Combattre, c’est prier !

Liberté, Liberté, protège-moi !

Toi qui maintiens tout astre à sa distance et tout homme à sa place ! Toi qui nous apparais toujours sous des formes nouvelles ! Toi que tous les artistes n’ont pensée que pour eux ! Toi, la bien-aimée des êtres, le but toujours fuyant et toujours poursuivi, Liberté, protège-moi !

Toi que voient les enfants, rosée, joueuse, s’ébattant dans les herbes, grimpant au haut des arbres ou les pieds dans les joncs !

Toi que la jeune fille passant sur les pelouses, au galop d’un cheval, valsant sous les grands lustres, ou bien encore la gorge pleine de soupirs, tout de long étendue sur la souple ottomane, près de la harpe vibrante, pressant un portrait sur ton cœur !

Toi qu’aime le vieillard, matinière et conteuse, la lèvre au bord du verre, les deux poings sur la hanche, un rouet sous ton pied !

Toi que l’homme à son aise caresse au coin du feu ! Toi, sa compagne de table, sa joyeuse commère dans le lit de ménage, la bonne fille aux seins complaisants, aux petits mots d’amour, aux soupirs de bien-être !

Toi qu’aime le rêveur, penchée sur des secrets, baisant ou chiffonnant les lettres qui les disent,