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« Hélas ! la Mort est bien à l’ouvrage,
Et pour répondre à la clameur sauvage,
Son maigre bras frappe comme un taureau. »
A. Barbier.


499 Je veux descendre avec les plus pauvres l’échelle des plus grandes souffrances ; je veux m’enfoncer plus avant encore dans le labyrinthe aux mille méandres où se traîne leur existence persécutée.

Ô divin travailleur qui sus te diriger dans l’antre de Minos, et toi, le plus éloquent des apôtres, ô Paul, qui revins des enfers à la clarté des cieux, je vous invoque ! Soutenez-moi tous deux dans ma longue entreprise.

Après la perte du sommeil et celle de l’honneur, le prolétaire endurera plus encore ; sa vie sera souillée, tarie, empoisonnée dans ses sources vives. Et cela sans bruit, sans le moindre scandale, sans qu’un gens de justice ait rien à y voir, sans qu’une plainte transpire au dehors, sans qu’on puisse accuser nul autre que le Destin, le grand criminel sur lequel passent leur colère les rimailleurs de mon temps.

Quand on traverse les faubourgs des grandes villes, le regard s’arrête sur des bâtiments d’aspect sombre occupés par les industries insalubres. Ces usines funestes ne portent pour enseigne