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La seconde c’est Maria-Adélaïde, archiduchesse d’Autriche, reine régnante du Piémont. — Respect à la femme qui succombe bravement dans le pénible travail de son sexe ! c’était pour la sixième fois que la reine affrontait les dangers de l’accouchement. La Mort, pour qui l’avenir n’a pas de secrets, semble vouloir souvent nous épargner des peines. Le jour est proche où les batailleurs de Savoie se lèveront de nouveau contre l’empire d’Autriche, et l’on dira dans ce jour : la mort vint à temps fermer les yeux de la pauvre femme ; ils auraient trop pleuré de cette guerre cruelle !

Ma troisième victime, c’est Maria-Ferdinando-Alberto, duc de Gênes et frère du roi. — Paix à son âme guerrière ! L’armée pleure celui qui teignit de son sang les campagnes de Novarre. Puisse-t-il voir bientôt des hauteurs de Supergà l’aigle d’Autriche en fuite devant les trois couleurs, les trois couleurs d’Italie !

xxxxXXXX… « L’aquila austriaca

Ghe, per più divorar, due becchi porta ! »

Luigi Alemanni.


VIII


Un jour que j’étais allé sur la haute montagne, de grand matin, j’entendis un coup de fusil prolonger son tonnerre dans l’étendue sonore. Et cette détonation me fit tressaillir. Hélas ! c’est toujours 401 par le bruit que le malheur s’annonce ; la na-