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Que d’autres mises à la tâche, contraintes de nourrir des hommes qui ne savent faire pour elles que des enfants !

Que d’autres humiliées, dévorant leurs sanglots, réduites au rôle de première domestique dans leur maison !

… Ainsi frappe l’injustice des hommes !


Il en est auxquelles on interdit la fréquentation de leur famille et des personnes de leur choix, les intimes épanchements, les occupations attrayantes, la lecture et la correspondance !

Il en est qu’on surveille, qu’on enferme, qu’on traîne par les cheveux sur leurs pleurs !

Il en est, des femmes d’une intelligence divine, dont les lettres et les secrets sont violés, commentés par des maris stupides !

Il en est, des femmes d’une affection excessive, auxquelles on défend d’aimer leurs mères… ou leurs sœurs !

Il en est qui se consolaient de toutes leurs peines en adorant leurs enfants : on ravit leurs enfants à leur tendresse ; on apprend à mépriser leurs mères !

… Ainsi frappe l’injustice des hommes !


Aux unes on refuse l’intelligence ; aux autres le cœur. À celles-ci l’on défend le prêtre : on l’impose à celles-là. Aux femmes les plus supérieures est déniée toute liberté de conscience, de religion et de sympathies !