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luent respectueusement, se tolèrent difficilement, par pur intérêt. Je pense que les plus pauvres paieront ces fêtes coûteuses, ces danses, festins et noces 37 des princes, des mouchards et des ambassadeurs. Je pense que bien certainement sa très gracieuse Majesté Britannique ouvrira le premier quadrille avec le grand Empereur jadis aventurier dans ses royaux états. Je pense que si le dit empereur y revient jamais, il y vivra tristement et finira par y mourir comme le vieux Louis-Philippe, bien libre des attentions de l’entente cordiale. Je pense que les malheureux comédiens qui portent des couronnes ne peuvent pas même s’estimer, s’aimer, se marier et finir à leur guise. Je pense qu’ils sont les plus esclaves des hommes, que ceux-ci sont bien peu libres et s’inquiètent encore moins de le devenir. — Voilà mon avis, n’en déplaise à la rue de Jérusalem.

Mais pourquoi serais-je plus ami de mes contemporains qu’ils ne le sont eux-mêmes ? Pourquoi m’inquiéterais-je de leurs affaires quand ils ne s’en occupent pas davantage que des révolutions de Chine ? Qu’ils se fassent donc pendre comme ils voudront !


Paysans de France ! Qu’êtes-vous allé voir dans votre grande ville ? des mouchoirs agités par le vent, de grands seigneurs, de grandes dames aux fenêtres des grands hôtels ? — Quoi de plus ? une grosse femme, un vilain homme qui se trouvaient très beaux sous la pourpre et qu’on appelait sou-