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vations, des résultats et des découvertes, en un mot de traiter toutes les questions dont l’humanité s’occupe. Aucune opinion n’est sanctionnée par un vote ; le suffrage universel n’existant pas et ne prouvant rien, 281 aucune majorité n’est constatée. La Loi, l’Autorité sont à jamais détruites. De ce qu’il entend, de ce qu’il voit, chacun prend, ce qui lui convient dans toute la liberté de sa raison, ne subissant d’autres influences que celles qu’il recherche. La Centralisation gouvernementale, celle qui opprime les personnes, n’est plus pratiquée, n’est plus possible. Tous les citoyens sont fonctionnaires, et toutes les fonctions sont reliées par l’Échange. Aucune autre solidarité ne peut s’établir ; elle a été reconnue nuisible à la liberté de l’individu, nuisible à l’organisme social. — Magnificat !


Dans les conversations, dans les relations personnelles, les hommes apprennent à se connaître, quelles que soient les distances qui séparent leurs demeures. Il n’est plus permis d’ignorer l’histoire, la géographie, la statistique et les mœurs des différents peuples, comme il arrivait souvent quand l’instruction se faisait par les livres et les cours. Les enfants grandissent en science, en habileté dans la fréquentation des hommes, des femmes et des vieillards ; le groupe social est complet ; la curiosité qui nous est naturelle et la seule pratique de la vie donnent la clef de toutes les connaissances. L’homme est émancipé dans sa pensée comme