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— Les bêtes féroces et nuisibles ont été détruites. L’homme ne mutile plus les autres, ne les déforme plus par excès de travail, ne les sacrifie plus. Et les animaux, depuis qu’ils ne se sentent plus menacés de mort, s’approchent de l’homme avec confiance, participent à ses travaux et à ses fêtes. Ils ne ravagent plus ses cultures, car l’homme les a modifiées en même temps que son alimentation, de sorte que les végétaux destinés à son usage ne sauraient convenir aux animaux qui l’entourent.

Les espèces qui restent sur terre sont toutes susceptibles d’éducation ; elles rendent toutes de grands services à l’humanité qui leur donne en retour les meilleurs soins. Pour les animaux aussi le travail est devenu le plus grand des attraits, car ils aiment naturellement à faire valoir leur force et leur courage et se montrent sensibles à l’admiration qu’on leur témoigne dans les brillants concours. Jamais ils ne reculent que devant les fatigues meurtrières auxquelles ne peuvent suffire ni leurs muscles ni leur haleine.

Les promenades à cheval et en voiture, les travaux d’agriculture et d’industrie, les transports, les reboisements, défrichements, irrigations se sont tellement multipliés, qu’il n’y a jamais trop d’animaux pour tout faire. Aux grands équipages de campagne, aux charrues pesantes on attelle par dix et par vingt les taureaux et les étalons qui les enlèvent sans souiller leurs belles robes de