Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/423

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tée de notre orgueil, nous te flagellerons avec nos roues de fer. Rien ne résiste à l’homme. Dans son grand empire l’Océan est un lac sur lequel il promène ses joies et ses tristesses ! »




Per las llanuras bondissent vingt taureaux non domptés, vingt taureaux de Lusitanie — los chicos y valientes — qui jamais ne 264 refusent le travail ou la course. De très loin ils ont vu les chasseurs.

Ceux-ci sont prêts. Au pommeau de leurs selles les uns ont enroulé le lacet résistant ; en travers de leurs poitrines les autres ont passé le filet aux plombs lourds, pareil à l’épervier de pêche ; d’autres ont déployé la muleta de pourpre sur le cou de leurs montures ; d’autres ont chargé leurs carabines avec de belles pièces d’artifice qui jettent en un instant leur éclat et leurs feux ; d’autres conduisent une trentaine de molosses enchaînés deux à deux. Dans les bas-fonds ont été disposés des étangs, des fossés, des trappes et des barrières.

Et voici. Les mille cloches des environs secouent dans l’air un tocsin formidable. Et bêtes de fuir, et chasseurs de s’élancer après elles avec acharnement. — Ici l’animal franchit une haie très élevée ; le cavalier arrête son cheval, et d’un coup de carabine lance flamme et lumière à l’endroit même où le taureau retombe. Quand celui-ci sent le feu sous son poitrail, il mugit et galope dans toutes les directions, portant l’épouvante