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LA CORRIDA DE TOROS EN MADRID.




Madrid, Julio 1853.


« Les animaux, d’après la correspondance,
signifient les affections ; les animaux
utiles les affections bonnes. »
Swedenborg.


I


162 On ne peut bien observer le génie d’un peuple que dans les grandes manifestations de sa vie publique. En France, il faut voir une révolution ; en Suisse, une fête civique ; en Angleterre, une course au clocher ; en Italie, les musées et les théâtres remplis de foule ; en Espagne, la corrida de toros.

Si l’homme se dépouille facilement de son caractère devant les exigences du progrès, la nation résiste davantage. Chacune de ses fêtes tient par des racines profondes à ses traditions et à ses tendances. Appartenant à tout le monde, les solennités nationales ne sont la propriété de personne ; le temps seul peut en faire justice lorsqu’elles sont tombées en désuétude. De là vient que longtemps après que les usages de la vie quotidienne ont été effacés, les langues altérées et les