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tout à fait, semble-t-il, pour ne se donner plus qu’à ses lectures et à ses écrits. Ses publications des années 1852-1855 sont si volumineuses et témoignent de tant de lectures, qu’on se le figure s’appliquant assidûment au travail intellectuel et artiste qui, dès 1852, l’absorbe de plus en plus.

En 1851, cette vocation ne se précisait pas encore ; l’échéance de 1852 (élection du président) laissait les républicains dans l’indécision ; beaucoup se berçaient d’espoir quand déjà le coup d’État était prêt à les frapper tous. Cœurderoy discuta cette situation dans les articles La Solution, — Force et Impuissance, — Les Révolutionnaires sans le savoir, et Serrons-nous ! ! que l’Union républicaine, d’Auxerre, publia du 12 juillet au 9 août 1851 ; ils sont datés de Londres, 28 juin, 2, 19 et 25 juillet. Il partage l’illusion de Proudhon et de bien d’autres, que les paysans de France, en élisant Louis Bonaparte à la présidence, avaient agi non en césariens mais en révolutionnaires qui voulaient affirmer et continuer la lutte de la Révolution française contre l’Europe monarchique et l’ancien régime. Il s’efforce de leur montrer le véritable caractère des Bonaparte ; aussi cet article (Les Révolutionnaires sans le savoir) fut-il poursuivi à Auxerre ; le jury acquitta le gérant ; la cour condamna Cœurderoy, absent, à un an de prison et 1000 fr. d’amende. Les articles se terminent par un appel