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la terre ancestrale

vous voudrez l’avoir, vous n’aurez qu’à me le dire. Je me tiens toujours ici. Tiens, voici mon nom sur cette carte, gardez-là.

Comme le conducteur allait l’envelopper de fourrures, le villageois, peu habitué aux petits soins, refusa :

— Bah ! ce n’est pas nécessaire de mettre la « peau de carriole ».

Peu après, se ravisant, il s’en couvrit lui-même. La randonnée commença, interminable : une longue montée, des courbes à droite, à gauche, de petites rues désertes, de grandes artères commerciales. La voiture coupait le passage à une autre, passait devant un tramway ; à chaque instant notre voyageur pensait se faire écraser. Avec cela, seul dans le fond de cette large voiture : il se sentait mal à l’aise, se croyait observé par tous les promeneurs. Au passage, son guide lui faisait remarquer les endroits qui l’intéressaient lui-même ; il les lui désignait dans l’espoir d’en retirer son propre profit.

— Tiens, voici une taverne ici. Quand on a soif, c’est une bonne place.

Un peu plus loin :

— Nous voici justement devant une des meilleures tavernes de la ville. Oui, là, droit ici, regardez.

Comme le cheval paraissait s’être arrêté de lui-même,