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la terre ancestrale

que le jour. La nuit !… as-tu jamais regardé le firmament, mon cher frère ? As-tu observé toutes les constellations qui passent devant nos yeux, qui reviennent au même endroit à la même date ? Les chercher dans le ciel par leur position, se dire que telle étoile est éloignée de nous d’un certain nombre d’années lumière, savoir que celle-ci est tant de fois plus grosse que notre soleil, pouvoir appliquer à chacune son nom propre, n’est-ce pas plus amusant que de regarder la rue ? As-tu déjà rencontré des phares électriques disposés, par le génie de l’homme, de plus brillante manière que l’incomparable constellation d’Orion qui, dans nos soirées d’hiver, enjolive la voûte éthérée ? Connais-tu des globes lumineux plus charmants à la vue que Vénus, par les soirs d’été, ou Jupiter en automne, aux premières heures de la nuit ? Et la lune ! n’est-elle pas plus belle au milieu des nuages dont elle fait un panorama toujours changeant, que ton réverbère illuminant la poussière de la rue ? C’est bien là que nous constatons la puissance de Celui qui a créé tous ces mondes, tous ces univers, dont la dimension de chacun, à la mesure de l’homme, est presque infinie.

— Dis donc, ma petite sœur, te voilà une vraie poétesse, une savante. Je sais que tu t’es toujours intéressée aux choses de l’esprit, mais vraiment, je ne te connaissais pas tant de savoir.