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la terre ancestrale

voiture, s’exclama madame Michaud. Ça reluit à s’y mirer. Vous avez dû en payer des piastres pour une pareille machine ?

— Oui, un peu. Mais que voulez-vous ; il faut bien mettre son argent quelque part. J’aime autant le placer sur cette machine que sur une terre :

— Vous avez bien raison, répondit la mère.

— Seulement la récolte est moins forte, répliqua la jeune fille.

En ce moment, les garçons arrivaient des champs. On se donna la main, on admira la voiture, on s’informa des conditions du travail dans la ville, des personnes de la paroisse qui l’habitaient. Delphis accepta l’invitation à diner, et l’on se mit à table.

— Et Hubert, demanda l’un des garçons, le vois-tu, comment s’arrange-t-il ?

— Ah bien, pas trop mal. Il se tire d’affaire comme il peut ; seulement, il n’a pas eu beaucoup de chance : il a manqué d’ouvrage. Après tout, ce n’est pas un mauvais garçon. Mais vous comprenez : tout nouveau, tout beau. Au bout de quelque temps il va s’habituer et ne sera pas pire qu’un autre.

— Il n’a pas eu envie de descendre avec toi ? demanda le père.