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LE FORGERON DE THALHEIM

— Hum ! fit le tuilier, souriant d’un air narquois, voilà une réponse qui ne me paraît rien moins que sincère.

Robert garda le silence.

Le père de Suzanne reprit :

— À propos, as-tu toujours ces vilaines idées ?

— Qu’entendez-vous par là ?

— Oui, tu me comprends bien. Tu détestes encore l’Allemand ?

Le forgeron ne répondit pas.

— Pourquoi ce silence ?

— Parce qu’il est certaines choses qui me font mal lorsque j’y pense.

— Enfant ! On n’y pense pas. Regarde-moi.

— Eh bien ?

— Je partage tes opinions, mais je m’empresse de les oublier.

— Tout le monde ne peut pas vous imiter.

— Peut-être ! Mais là n’est pas la question. Soumettons-nous sans murmurer : l’avenir n’est à personne.

— Pardon ! Il est aux peuples malheureux.

— Enfin ! soit, n’en parlons plus.

— Je n’ai pas soulevé ce sujet.

— Tu as réponse à tout.

— L’adversité et la douleur rendent sérieux.