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M. Scott a été aussi aimable, complaisant et bien disposé envers nous et nos projets, qu’on pouvait l’être. Nous avons examiné longuement différentes possibilités de travaux. Il a l’air très disposé à soutenir des projets auxquels nos amis indiens s’intéresseraient aussi. Avec cartes et documents, une idée plus claire de la situation pouvait être obtenue.

Mrs Scott a été, si possible, plus aimable encore. Elle est Irlandaise et comme telle a pour les Hindous et leur situation une compréhension et une sympathie spéciales qu’elle ne cache nullement. Elle me rapporte la remarque d’un de ses amis indiens : « Madame, si nous disions ce que vous dites, il est certain qu’on nous mettrait en prison ». Vivante, intelligente, sans lourds préjugés ; M. Scott étant encore occupé par le dépouillement des élections, je passe la soirée avec elle, et de même une bonne partie de la matinée du samedi, après le plus agréable des déjeuners anglais. M. Scott est depuis vingt-neuf ans aux Indes, il a été dans plusieurs provinces, en Assam sur la frontière chinoise, en Orissa. Écossais, grand chasseur (vingt-sept tigres, me dit Mrs Scott), plusieurs belles têtes de tigres empaillés ornent le salon. Il aime beaucoup les oiseaux et, décidé à se retirer l’année prochaine, il veut passer six mois au Kashmir pour étudier et photographier les oiseaux. Les gens d’ici l’estiment. Un ami du Centre nous disait : « Comme homme, personnellement, M. Scott est très sympathique. Il s’intéresse aux gens. » Et réciproquement M. Scott me disait de l’ami indien que nous devons rejoindre plus tard à Motihari : « Prajapati Mistra a des idées politiques différentes des miennes, mais c’est un très honnête homme qui a donné toute sa fortune pour la cause nationale et avec lequel je m’entends très bien. »

Il y a pourtant, c’est assez inévitable, même chez M. Scott,