Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour lui une charge annuelle de 18 %. Il est étrange que même les nationalistes du Congrès n’aient rien pu inventer de semblable à un vrai « crédit mutuel ». Comme beaucoup de choses « coopératives » chez nous, ces banques coopératives sont devenues simplement des entreprises capitalistes ordinaires.


Chez un grand magistrat, M. Scott.

Arrivé à Muzzafarpur à la tombée de la nuit, nous sortons de notre wagon de troisième, nous commençons à décharger le nombreux bagage, et au bout d’un instant un gentleman anglais, suivi de deux serviteurs, m’aborde en me disant en français : « M. Ceresole, n’est-ce pas ? » C’est M. J.-E. Scott, le commissioner (préfet) du district de Tirhout qui s’est gentiment donné la peine de venir me chercher lui-même à la gare avec son auto. Il a passé deux semestres à Grenoble. Joe Wilkinson, l’Anglais, est emmené en auto par les amis indiens du Centre de secours de Muzzaffarpur et moi, le Suisse, suis emmené en auto par le préfet anglais. Ça n’a pas été « arrangé » du tout. C’est très amusant, et tout à fait comme il faut. Je dois dire que si la réception offerte à Joe au Centre de secours était aussi cordiale que possible, le confort et la splendeur dans la résidence du commissioner (payée par les Indiens, N. B.), l’emportaient naturellement, de beaucoup ; je me trouvais reçu après trois minutes d’auto dans le beau parc et la résidence spacieuse du premier magistrat exécutif d’un territoire de dix millions d’habitants. Très gentiment, M. Scott a insisté pour que Joe vienne souper le soir suivant (le samedi) avec nous et pour qu’il passe aussi la nuit du samedi au dimanche dans sa maison.