Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bâtie ou fait bâtir sur son propre terrain donné gratuitement, on dirait, par son attitude de sincère et affectueuse « reconnaissance » à notre égard — plus que par ses paroles qui sont peu nombreuses et sobres — que c’est nous qui lui avons bâti son village ! Ce qui est très surprenant, c’est que le public ne sache à peu près rien de ce magnifique travail. Comme membre du Congrès et ex-prisonnier, Shah Umair, ne paraît pas avoir reçu du gouvernement l’appui et les encouragements qu’il méritait et que nous — du Service civil international — avons si largement reçus. Dans cette direction, je vois tout de suite que nous pourrons essayer de lui aider.

On dit que l’enfer est pavé de « bonnes intentions », mais la visite d’Arwal, où nous avons été transportés au moment psychologique, semble nous autoriser à établir une distinction importante entre deux classes de bonnes intentions : celles qui restent purement idées et ne servent à rien qu’à adoucir et à huiler, pour ainsi dire, le glissement vers l’abîme, et celles qui s’accompagnent d’une action, d’un effort concret — si pauvres et misérables soient-ils — mais avec une suée réelle pour remonter la pente. Certes, dans notre cas, la « transpiration » n’a pas manqué et il semble qu’avec grande bienveillance, cette « transpiration » nous ait été comptée pour action, bien que dans ce climat les deux choses soient largement indépendantes. La morale de ce conte de fées — exactement réalisé —, c’est que si nous faisons un effort réel, d’autres en feront aussi et, si nous ne réussissons pas, d’autres tôt ou tard réussiront et par eux nous aurons réussi et tout le monde pourra se réjouir.

Après cela, nous eûmes encore huit jours mémorables chez