Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

En avant de cette maison grandiose, se trouve la petite maison modeste d’une veuve, pour laquelle nous avons transporté de la terre avec les huit nouveaux jeunes étudiants volontaires du B. C. R. C., arrivés récemment de Patna. Avec l’ouvrier spécialiste, le « redwaha », pour les diriger, guidés aussi par un professeur venu avec eux, ces jeunes gens sont en train de construire les murailles en boue. Leur première journée de travail a été ma dernière sur le chantier. Comme il fait terriblement chaud, P., qui a pris la responsabilité de faire venir encore ce groupe, fait commencer le travail à 6 h. ; arrêt à 8 h. 30, reprise à 16 h. 30 jusqu’à 18 h. Cela fait seulement quatre heures de travail. Temps trop court pour un vrai Service civil. Considérant que les paysans travaillent leurs neuf heures et coûtent la moitié ou le tiers de la dépense causée par un de ces volontaires, ce service ne me paraît pas justifié, bien que l’esprit qui règne dans ce groupe soit « bon » en ce sens que tout le monde est content, ce qui est facile quand on ne fournit qu’un faible effort et P. estime que l’influence générale sur le chantier de ce travail d’amateur est favorable, ce qui est peut-être vrai, considérant l’habitude séculaire prise par les paysans d’avoir à faire avec des classes privilégiées qui ne font rien ou presque rien ; ils trouvent, par conséquent, ces quatre heures fournies par de jeunes « upper class » déjà très remarquables.

J’ai tenu à travailler une bonne journée avec eux et nous avons du moins vigoureusement utilisé ces quatre heures de la première journée, mais peu à peu, la tendance à « faciliter » a continué à se développer, les charges transportées et l’allure ont diminué : il n’y a plus qu’une vague ébauche de ce que nous voulons réaliser et de ce que ces jeunes gens réaliseront peut-être un jour eux-mêmes.