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l’accompagnaient dans ses voyages ; il était, en littérature, largement éclectique ; nous venons de voir que son souple talent se prêtait à des genres très divers : mentionnons encore une comédie en prose, Qui s’y frotte s’y pique, composée en une nuit pour une soirée d’amis et qui ne manque ni de finesse d’observation, ni de trait, ni de vivacité dans le dialogue. Nous y retrouvons la fraîcheur aimable et le cachet de distinction qui sont la marque de ses écrits.

Mais déjà au début de ses études, les préoccupations religieuses paraissent avoir tenu une large place dans sa vie. Il donnait beaucoup de temps à une école du dimanche ; il se destinait et se préparait aux études de théologie : reçu bachelier ès-lettres en juillet 1884, il allait les commencer, lorsque l’état de sa santé, déjà gravement ébranlée, l’en empêcha. Cette vocation était vraiment la sienne, et depuis longtemps. Il désirait de tout son cœur consacrer au service de sa foi une vie qu’il pressentait devoir être courte, et la maladie, en s’aggravant, semble l’avoir rattaché plus fortement encore à cette pensée. Nous verrons avec quelle énergie il mit à profit ses dernières forces pour prêcher les vérités que l’approche de la mort lui rendait plus précieuse et plus évi-