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partout en même temps. Alors, ô Kâçyapa, les herbes, les buissons, les plantes médicinales, les rois des forêts qui se trouvent dans cet univers formé d’un grand millier de trois mille mondes, leurs tiges, leurs branches, leurs feuilles, leurs rameaux qui sont jeunes et tendres, ceux qui sont parvenus à une moyenne grosseur, comme ceux qui ont atteint tout leur développement ; tous ces végétaux, avec les rois des forêts, les arbres et les grands arbres, boivent, chacun selon ses forces, sa part et sa destination, l’élément de l’eau qui vient de la pluie versée par ce grand nuage ; et au moyen de cette eau qui est homogène et qui est versée abondamment par ce nuage unique, ils acquièrent, chacun selon la force de sa semence, un développement régulier, de la croissance, de l’augmentation et de la grosseur : c’est ainsi qu’ils produisent des fleurs et des fruits. Alors ils reçoivent chacun individuellement des noms divers. Etablies sur la même terre, toutes ces familles de plantes médicinales et de germes se développent par l’action d’une eau partout homogène.

De la même manière, ô Kâçyapa, le Tathâgata vénérable, etc., naît dans le monde : comme un grand nuage s’élève, ainsi naît le Tathâgata. Il enseigne de la voix le monde entier avec les Dêvas, les hommes et les Asuras. Tout de même, ô Kâçyapa, que le grand nuage couvre cet univers formé d’un grand millier de trois mille mondes, ainsi le Tathâgata vénérable, etc., fait entendre sa voix en présence du monde formé de la réunion des Dêvas, des hommes et des Asuras. Il prononce ces paroles : Je suis le Tathâgata, ô vous tous, Dêvas et hommes, le Tathâgata vénérable, etc. ; passé à l’autre rive, j’y fais passer les autres ; délivré, je délivre ; consolé, je console ; arrivé au Nirvâna complet, j’y conduis les autres. Avec mon intelligence absolue, je connais parfaitement tel qu’il est ce monde-ci et l’autre monde, je sais tout, je vois tout. Accourez tous à moi, Dêvas et hommes, pour entendre la loi. Je suis celui qui montre le chemin, qui indique le chemin, qui le connaît, l’enseigne et le possède parfaitement. Alors, ô Kâçyapa, plusieurs centaines de mille de myriades de kôṭis d’êtres vivants accourent auprès du Tathâgata pour entendre la loi ; et le Tathâgata, qui connaît les sens et les divers degrés d’énergie que possèdent ces êtres, présente à chacun d’eux diverses expositions de la loi, énonce pour chacun d’eux des développements divers de la loi, variés, agréables, faits pour plaire, pour donner du contentement, pour produire