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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

111. Ils sont constamment pour tous les êtres des objets de mépris ; ils crient, frappés à coups de pierres ou d’épée ; on les effraye en tous lieux de coups de bâton ; leurs membres desséchés sont consumés par la faim et par la soif.

112. Ils renaissent chameaux ou ânes, portant des fardeaux et frappés de cent bâtons ; ils sont sans cesse occupés à penser à leur nourriture, ces êtres dont l’intelligence ignorante a méprisé la règle des Buddhas.

113. Ils deviennent ensuite dans ce monde des chacals, repoussants, faibles et estropiés ; tourmentés par les enfants des villages, ces êtres ignorants sont frappés à coups de pierres et d’épée.

114. Après avoir quitté cette existence, ces êtres ignorants renaissent avec des corps longs comme cinq cents Yôdjanas ; ils sont paresseux, stupides et reviennent sans cesse sur leurs pas.

115. Ils renaissent sans pieds, condamnés à ramper sur le ventre, dévorés par de nombreux kôṭis d’êtres vivants ; voilà les cruelles douleurs qu’ils éprouvent, ceux qui ont méprisé un Sûtra comme celui que j’enseigne.

116. Et lorsqu’ils reprennent un corps humain, ils renaissent estropiés, boiteux, bossus, borgnes, idiots et misérables, ces êtres qui n’ont pas foi dans ce Sûtra que j’expose.

117. Ils sont, dans le monde, un objet d’aversion ; leur bouche exhale une odeur fétide ; ils sont possédés par un Yakcha qui habite leur corps, ceux qui n’ont pas foi dans l’état de Buddha.

118. Pauvres, condamnés aux devoirs de la domesticité, faibles et toujours attachés au service d’un autre, ils souffrent beaucoup de misères et vivent dans le monde sans protecteurs.

119. Et celui qu’ils y servent n’aime pas à leur donner ; et même ce qui leur est donné périt bien vite, car c’est là en effet le fruit de leur péché.

120. Et les médicaments parfaitement préparés qu’ils prennent ici-bas des mains des hommes habiles qui les leur donnent, ne font qu’augmenter encore leur mal, et leur maladie n’a jamais de fin.

121. Ils éprouvent des vols, des attaques, des surprises, des violences, des rapts et des actes de cruauté, et ces maux tombent sur eux à cause de leur péché.

122. Non, jamais ce coupable ne voit le Chef du monde, le roi des Indras des hommes, enseignant ici ; en effet, il habite ici dans des temps où le Chef n’y paraît pas, celui qui a méprisé les règles des Buddhas, qui sont les miennes.

123. Cet ignorant n’entend pas non plus la loi ; il est sourd et privé d’intelligence ; pour avoir méprisé cette science du Buddha, il ne trouve plus jamais de repos.