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APPENDICE. — N° VIII.

rien faire de a-paristhana-lalâtatâ. Cette leçon est très-probablement une faute pour saparinata, que je viens d’expliquer. On a vu plus haut que le Lolita vistara avait placé un caractère analogue au nombre des trente-deux Lakchanas et sous le n° 3[1].

71. Paripârnôitamâggah ; V74 Suparipnrnôttamâfhgah ; H72 Suparipârnôttamârhgatâ ; D50 tchhattanibhatckdrusirasatâ. Ce caractère signifie, « Il a la tête bien développée, » comme l’ont exactement vu les interprètes tibétains. Il faut qu’il se soit introduit quelque déplacement dans la version chinoise du Vocabulaire pentaglotte, pour qu’Abel Rémusat ait traduit ainsi cet attribut : « cheveux d’un noir bleuâtre comme la pierre d’azur[2]. » Deux listes sur trois reproduisent unanimement ce caractère ; l’énumération singhalaise en donne seule une approximation assez éloignée : « La qualité d’avoir la tête belle et semblable à un parasol. »

72. Asitakéçah ; H73 hhramarasadnçahéçatâ ; D72 sanîlakêsatâ. Ce caractère signifie, « Il a les cheveux noirs, » comme l’ont entendu les Tibétains. Il manque dans le Vocabulaire pentaglotte, et les autres listes en donnent des équivalents qui diffèrent dans les termes, mais qui ont en définitive la même valeur. La liste népalaise signifie, «La qualité d’avoir « les cheveux semblables à l’abeille (noire) ; » et la liste singhalaise doit se traduire, « La « qualité d’avoir les cheveux très-noirs. »

73. Sahitakéçah ; D74 susanthânakésatâ. Ce caractère signifie, « Il a les cheveux égaux, » ou, comme le disent les Tibétains, « Sa chevelure est égale. » Il manque dans le Vocabulaire pentaglotte et chez les Népalais ; mais les Singhalais le reproduisent avec cette variante dans l’adjectif que j’ai signalée plus haut sur le premier des articles, le n° 59, qui est relatif à l’égalité des sourcils. C’est là que j’ai’ montré comment sahita devait signifier « appareillé, » surtout quand il est remplacé par un mot signifiant «parfaitement égal. » Au reste, l’égalité dont il s’agit ici doit porter plutôt sur la chevelure en général que sur les cheveux en particulier elle doit exprimer cette circonstance, que les cheveux sont également et symétriquement répartis sur la tête, comme on le remarque sur les statues et les images peintes du Buddha. Voilà pourquoi j’ai rapproché de ce caractère le susanthânakêsa de la liste singhalaise, et non le samakésa de la même liste, que j’ai placé plus bas sous le n° 78.

74. Susaggatakéçah ; V75 tchitrakêçah ; H74 tchitrakéçatâ ; D73 dakkhinâvatlakésatâ. Ce caractère signifie, « Il a les cheveux bien arrangés. « Je n’en trouve pas la traduction littérale chez les interprètes tibétains, à moins que ce ne soit là le caractère qu’ils rendent par « chevelure bien en ordre. » Le Vocabulaire pentaglotte et la liste népalaise ont ici, « Il a les cheveux beaux, » et la liste singhalaise, « La qualité d’avoir les cheveux tournés à droite. » Ce caractère se rapproche beaucoup de celui que nous rencontrerons tout à l’heure, sous le n° 78, et qui est relatif aux cheveux réguliers.

  1. Ci-dessus, même note, p. 563, n° 3.
  2. Mélanges asiatiques, t. I, p. 173.