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APPENDICE. — N° VIII.

gés, » comme disent les Tibétains ; il manque dans le Vocabulaire pentaglotte et dans la liste népalaise, sans doute parce qu’on l’a réuni au caractère que nous allons voir sous le numéro suivant, comme le veut la liste singhalaise, qui ici même ne fait qu’un seul attribut de « la qualité d’avoir des yeux allongés et grands. » Dans l’état où sont actuellement nos listes, il est bien difficile de dire si c’est le Lalita vistara qui a raison de voir ici deux attributs distincts, ou si ce sont les Singhalais qui font bien de réunir ces attributs en un seul article.

57. Viçâlanayanah ; V63 viçalanétrah ; H61 viçâlanêtratd ; D43 âjatavisâlanêttatâ. Ce caractère signifie, « Il a l’œil grand, » Nous avons ici, en faveur de l’énoncé du Lalita vistara, le témoignage du.Vocabulaire pentaglolte ; je n’en ai pas moins cru nécessaire de répéter ici la définition de la liste singhalaise, qui a été examinée tout à l’heure sur l’article précédent.

58. Nîlakuvalayadalasadrïçanayanah ; V65 qitâqitàkamaladàlaba-kalonayanah ; H63 sitâsitakamaladalanêtratâ. Ce caractère signifie, «Il a l’œil semblable au pétale d’un nymphaea bleu, » ainsi que l’entendent les Tibétains. C’est également à ce sens que reviennent les énoncés de nos deux autres listes ; car cet attribut manque à la liste singhalaise. Il faut cependant noter la variante suivante de la liste de M. Hodgson, Sitâsitakanialadala, « les « pétales d’un nymphaea blanc et d’un nymphasa bleu ; » cela veut dire, ce me semble, que le noir de la prunelle^ opposé au blanc du globe de l’œil, ressemble au pétale d’un lotus bleu rapproché du pétale d’un lotus blanc. Le Vocabulaire penlaglotte est ici encore manifestement fautif surtout pour la fin du mot. Je n’ai pas besoin de faire remarquer conibien les six derniers caractères que nous venons de passer en revue, conviennent au type reconnu de la beauté indienne.

59. Sahitabhrâh ; D52 susanLhânabhotnahatâ. Ce caractère me paraît signifier, « Il a « les sourcils égaux ; « Les Tibétains le traduisent ainsi : « Il a le poil des sourcils égal. » L’idée d’égalité ou de ressemblance paraît dans cette version comme dans la mienne ; il semblerait toutefois que cette interprétation s’applique mieux à un énoncé comme le n° 68 du Vocabulaire pentaglotte, samarômabhrûh, « Il a des sourcils dont les poils sont égaux. » Quoi qu’il en puisse être, sahita doit avoir ici le sens de « qui est en compagnie « de, qui va de pair, qui est appareillé ; » or des sourcils appareillés sont des sourcils égaux ou semblables. Je me trouve confirmé dans cette interprétation par la leçon de ia liste singhalaise qui signifie « la qualité d’avoir des sourcils parfaitement semblables ; » car il ne faut pas oublier que l’idée d’association, de concomitance se trouve aussi bien dans santkâna, pour le sanscrit safhsthâna, que dans sahita. Ajoutons que l’énoncé pâli que je traduis ainsi, occupe dans la liste singhalaise exactement la même place que saliitahhiiih dans le Lalita vistara. De part et d’autre ce caractère est le premier de ceux qui se rapportent aux sourcils. Je constate qu’il manque dans le Vocabulaire pentaglotte et dans la liste népalaise de M. Hodgson.