Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/622

Cette page n’a pas encore été corrigée
581
APPENDICE. — N° VIII.

M.  Foucaux ; je me contente d’en extraire le détail relatif aux fils du roi Tchakravartin, parce qu’il se retrouve presque mot pour mot dans la rédaction des Buddhistes du Sud : Eihih saptaratnâih samanvâgato hhavichyati.tckâsya pulrasahasram bhavati sârânâfh uîrânâm varâggarâpinâm parasâinyapramardakânâm ; sa imâm mahâprithivirh sasâgaraparyantâm akhilârh ahanthakâm adandênâçastrénâbhinirdjityâdhyâvasati[1]. « Ce sont là les sept joyaux dont il est doué ; et il aura mille fils, braves, héros, ayant une forme et des membres parfaits, sachant écraser les armées de leurs ennemis. Pour lui, il réside [dans la maison], après avoir soumis la grande terre dans sa totalité jusqu’aux limites de l’Océan, sans y laisser d’épine, et en n’employant ni le châtiment, ni le glaive. » Si au contraire il renonce à la vie du monde, voici la destinée qui lui est promise : Sa tchêd agârâd anagârikâm pravradjichyati vâniaichhandarâgô hêtâ ananyadêvak çâstd dêvânântcha manuchyânântcha[2]. « Mais s’il sort de la maison pour se faire mendiant, alors vide de passions et de désirs, devenu le guide [du monde], ne reconnaissant pas les autres Dieux, il sera le précepteur des Dieux et des hommes. » Le lecteur exercé reconnaîtra ici autant d’expressions consacrées qui reviennent toujours les mêmes quand il est question de ce sujet.

Voici maintenant de quelle manière les Suttas pâlis expriment ces mêmes idées ; on les retrouve plusieurs fois répétées dans le Digha nikâya, noiamment dans YAmbhutlha sutta, et dans le Lakkhana sutta, c’est-à-dire dans le Sutta relatif aux signes mêmes qui nous ont occupés et dont il s’agit d’exposer l’effet. Ce dernier texte est ainsi conçu : Dvattimsa hhik^ khavê mahâpurisassa Iakkhanâni yéhi samannâgatassa mahâpnrisassa dvé gatiyô hhavanti ûnannà ; satché agâram adjdjhâvasati radjâ hôti tchakkayattî dhammikâ dhammarâdjâ tchâtarantô vidjiiâvidjanapadatthâvariyappattô sattaratanasamannâgatô. Tassimânisatta ratanâni bkavanii sêyyatliidam tchakkaratanam hatthiratanam assaratunam. tnaniratunam itthiraianam gahapatiratanam parinâyakaralanam êva sattamam. Parôsakassafk khôpanassa puUâ hhavanti sârâ vîraggarûpâ parasênappamaddanâ. Sô imam patkavim. sâgarapariyantam adandéna asatthêna dhamména dbhividjîya adjdjhâvasati. Satché kKôpanâgârasmâ anagâriyam pahbadjdjati araham hôti sammâsambuddhô lôkê vivattatchtchhaddô[3]. « Il y a, ô Religieux, trente-deux signes caractéristiques d’un grand homme ; le grand homme qui en est doué voit s’ouvrir devant lui deux voies et non une autre. S’il préfère le séjour de la maison, il devient un roi Tchakkavatti, juste, roi de justice, maître des quatre points de l’horizon, victorieux ayant acquis la propriété des campagnes, possesseur des sept joyaux. Voici maintenant quels sont les sept joyaux qu’il possède ; ce sont : le joyau delà roue, le joyau de l’éléphant, le joyau du cheval, le joyau de la pierre précieuse, le joyau de la femme, le joyau du maître de maison, le joyau du général, qui fait le septième. Il a plus de mille fils, braves, ayant la forme et les membres des héros, sachant écraser les armées de leurs ennemis. Pour lui, il réside [dans la maison], après avoir soumis cette terre jusqu’aux limites de l’Océan, en n’employant ni le châtiment ni le glaive, et par la justice seule.

  1. Lalita vistara, f. 12 b du man. A ; man. Soc. asiat. f. 11 a ; Rgya tch’er rol pa, t. II, p. 20.
  2. Lalita vistara, f. 126 du man. A ; f . 12 a du man. Soc. asiat. et Rgya tcher rol pa, t. II, p. 20.
  3. Lakkhana sutta, dans Dîgh. nik. f. 166 h ; Ambattha sutta, ibid. p. 24 a ; Mahâpadhâna sutta, ibid. f. 69 b et 70 a. On voit, par l’identité des expressions, qu’il s’agit ici d’un type conventionnel.