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NOTES.

d’après les Buddhistes de Ceylan, les neuf divisions dont se compose l’ensemble des écritures sacrées attribuées à Çâkya : voici l’énumération qu’en donne Clough, dans son Dictionnaire singhalâis : Sûtra, Gêya, Vêyyâkaraṇa, Gâthâ, Udâna, Itivuttaka, Djâtaka, Abbhutadhamma, Vêdalla (Vâipulya). Je me suis amplement expliqué sur la valeur et l’application de ces divers termes dans un passage spécial de mon Introduction[1].

f. 29 b.St. 58. Paré des [trente-deux] signes.] J’ai rejeté à l’Appendice une note sur les trente-deux signes de la beauté corporelle d’un Buddha, qui eût occupé ici une place trop considérable. Voyez Appendice, no VIII.

St. 63. Dans les six routes.] Voyez ci-dessus chapitre 1, f. 4 b, p. 309. Le manuscrit de la Société asiatique ne fournissait pas un sens clair pour la fin de cette stance qui y est lue ainsi : gatiñtcha vidhyênti punaḥ punas tâm̃, ce qui semblait signifier : « ils reviennent à plusieurs reprises dans cette voie. » Je me suis aidé de la version tibétaine, qui traduit ainsi : dur-khrod de-dag fyi fyir hphel-bar hyed, ce qui signifie, si je ne me trompe, « ils augmentent sans cesse les cimetières. » Depuis, le manuscrit de la Société asiatique de Londres et les deux manuscrits de M. Hodgson sont venus confirmer la version tibétaine en lisant, kaṭâm̃si vardhanti punaḥ punas tâm̃, texte qui est certainement encore fautif, mais d’où ressort le sens de « ils augmentent sans cesse les cimetières, » soit qu’on voie dans kaṭâm̃si le pluriel d’un neutre kaṭas, que je ne trouve cependant pas en sanscrit, soit que les manuscrits aient lu à tort si pour pi et kaṭâm̃ pour kaṭân.

St. 64. Soixante-deux [fausses] doctrines.] Il nous faudrait un commentaire pour déterminer ce que sont ces soixante-deux fausses doctrines ; mais ce qu’on doit dès à présent remarquer, c’est que ce nombre de soixante-deux est également admis par les Buddhistes du Sud : je trouve en effet les soixante-deux hérésies citées sous le titre de dvâchachtidrîchti dans le Dharma pradîpikâ singhalâis[2]. Il y a tout lieu de croire que ces soixante-deux fausses doctrines appartenaient pour la plus grande partie aux croyances brahmaniques ; mais, dans les commencements du Buddhisme, quelques-unes de ces hérésies pouvaient bien être partagées par plusieurs disciples de Çâkya. Quant à ces derniers, on sait que des schismes se sont développés de bonne heure parmi eux, et il est naturel que le nombre en ait augmenté avec le temps. Suivant les Buddhistes du Sud, le second concile aurait eu pour objet de rappeler à sa pureté première la discipline que divers Religieux avaient considérablement altérée[3]. En effet, pendant le premier siècle qui suivit la mort de Çâkyamuni, il ne s’était produit, suivant l’auteur du Mahâvam̃sa, qu’une seule hérésie. C’est postérieurement à cette époque que prirent naissance divers schismes dont le nombre, suivant le même auteur qui vivait au milieu du ve siècle de notre ère, s’éleva successivement à dix-huit, seulement dans le Djambudvîpa, c’est-à-dire dans l’Inde[4]. Ce nombre de dix-huit schismes est également celui que reconnaissent les Tibétains, dont le

  1. Introd. à l’hist. du Buddh. t. I, p. 51 et suiv.
  2. Mahâwanso, t. 1, p. 15 et suiv.
  3. Dharma pradîpikâ, f. 11 b, init.
  4. Ibid. p. 20 et 21.