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CHAPITRE XXV.

en quittant la maison ; nous allons devenir religieux, car un Tathâgata est aussi difficile à rencontrer

2. Que le fruit de l’Udumbara(237 a) ; le Djina est même plus difficile à obtenir. Après avoir abandonné la maison, nous allons entrer dans la vie religieuse ; car le bonheur d’un moment n’est pas facile à rencontrer.

Aussitôt Vimaladattâ, femme du roi, reprit en ces termes :

3. Je vous laisse aller aujourd’hui, partez, mes enfants, c’est bien ; et nous aussi nous entrerons dans la vie religieuse ; car c’est un être difficile à rencontrer qu’un Tathâgata.

Ensuite les deux jeunes gens, après avoir prononcé les deux stances précédentes, s’adressèrent ainsi à leurs père et mère : Bien, chers père et mère, réunis avec vous, nous irons tous ensemble auprès du bienheureux Tathâgata Djaladhara……abhidjña, vénérable, pour voir ce Bienheureux, pour l’honorer, pour le servir et pour entendre la loi. Pourquoi cela ? C’est que c’est une chose difficile à rencontrer que la naissance d’un Buddha, aussi difficile à rencontrer que la fleur de l’Udumbara, que l’introduction du col d’une tortue(237 a 2) dans l’ouverture d’un joug formé par le grand océan. Elle est difficile à rencontrer, ô chers père et mère, l’apparition des bienheureux Buddhas. Aussi est-ce pour nous un mérite suprême d’être nés en ce monde au temps de la prédication d’un Buddha. Laissez-nous donc partir, chers père et mère ; nous irons embrasser la vie religieuse sous l’enseignement du bienheureux f. 237 b.Tathâgata Djaladhara……abhidjña, vénérable. Pourquoi cela ? C’est que c’est une chose difficile à obtenir que la vue d’un Tathâgata. C’est une chose difficile à rencontrer, au temps d’aujourd’hui, qu’un tel Roi de la loi, une chose extrêmement difficile à rencontrer qu’un être décoré de telles marques de perfection(237 b).

Or en ce temps-là, ô fils de famille, les femmes au nombre de quatre vingt-quatre mille, dont se composait le gynécée du roi Çubhavyûha, devinrent capables de recevoir l’exposition de la loi du Lotus de la bonne loi. Le jeune Vimalanêtra s’exerça sur cette exposition de la loi, et le jeune Vimalagarbha pratiqua, pendant plusieurs centaines de mille de myriades de kôṭis de Kalpas, la méditation Sarvasattvapâpadjahana (l’abandon du péché par la totalité des créatures), en disant : Comment faire pour que toutes les créatures renoncent à toute espèce de péchés ! La mère de ces