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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

de cette manière que les fils ou les filles de famille qui posséderont ainsi ce Sûtra, seront protégés et en sûreté.

Alors le grand roi Virûdhaka se trouvait aussi dans cette grande assemblée, entouré et suivi par cent mille myriades de kôṭis de Kumbhândas. Après s’être levé de son siége Virûdhaka, tenant ses mains réunies en signe de respect, et les dirigeant du côté de Bhagavat, lui parla ainsi : Et moi aussi, ô Bhagavat, je dirai les paroles des Mantras et des formules magiques, dans l’intérêt de tels interprètes de la loi qui retiennent ainsi ce Sûtra, afin de les garder, de les protéger et de les défendre ; ce seront(209 b) : अगणो गणो गौरि गान्धारि चण्डलि मातङ्ग पुक्कसि संकुले व्रूलसिसि स्वाहा ॥. Ces paroles des formules magiques, ô Bhagavat, ont été prononcées par quarante-deux fois cent mille myriades de kôṭis de Buddhas. Tous ces Buddhas seraient blessés par celui qui attaquerait de tels interprètes de la loi.

Ensuite les Râkchasîs(209 b 2) nommées Lambâ, Pralambâ, Mâlâkuṭadantî, Puchpadantî, Maṭutatchandî, Kêçinî, Atchalâ,f. 210 a. Mâlâdharî, Kuntî, Sarva­sattvâudjôhârî, Hârîti, toutes avec leurs enfants et avec leur suite, s’étant rendues à l’endroit où se trouvait Bhagavat, lui parlèrent ainsi d’une voix unanime : Et nous aussi, ô Bhagavat, nous garderons, nous protégerons, nous défendrons ceux qui posséderont ainsi ce Sûtra ; nous garantirons leur sécurité, de telle sorte qu’aucun de ceux qui chercheront, qui épieront l’occasion de surprendre de tels interprètes de la loi, ne puisse y parvenir. Alors les Râkchasîs, d’une seule voix et d’un chant unanime, donnèrent à Bhagavat les paroles suivantes des formules magiques(210 a) : इति मे [cinq fois], मि मे [cinq fois], रुहे [cinq fois], स्तुहे [cinq fois], स्वाहा. Qu’aucune créature, se plaçant sur leur tête, ne puisse blesser de tels interprètes de la loi, que ce soit un Yakcha, un Râkchasa, un Prêta, un Piçâtcha, un Bhûta, un Krĭtya, un Vêtâla, un Kumbhâṇḍa, un Stabdha, un Utsâraka, un Autsâraka, un Apasmâraka, un Yakchakrĭtya(210 a 2), un Krĭtya n’appartenant pas à l’espèce humaine, un Asurakrĭtya, un Dvâitîya,f. 210 b. un Tritîya, un Tchaturthakrĭtya(210 b), un Nityadjvara ; enfin, si même des formes de femmes, d’hommes ou de filles lui apparaissant pendant son sommeil, veulent lui nuire, que cela ne puisse avoir lieu.

Ensuite les Râkchasîs, d’une seule voix et d’un chant unanime, adressèrent à Bhagavat les stances suivantes :