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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

2. Vers la fin du temps où la bonne loi de ce Djina qui était entré dans le Nirvâṇa complet, avait commencé à dépérir, il y eut un Bôdhisattva nommé Sadâparibhûta, qui était Religieux.

3. Quand il s’approchait d’autres Religieux, de l’un ou de l’autre sexe, qui ne voyaient que les objets extérieurs : Vous n’êtes jamais méprisés par moi, [leur disait-il,] car vous pratiquez les devoirs qui conduisent à l’état suprême de Bôdhi.

4. Telles sont les paroles qu’il leur faisait entendre sans cesse ; mais on lui répondait par des reproches et par des injures. Et quand s’approcha le moment de sa fin, il lui arriva d’entendre ce Sûtra.

5. Ce sage, alors, au lieu de faire son temps, ayant reçu comme bénédiction une longue existence, expliqua pendant ce temps ce Sûtra, sous l’enseignement de ce Guide [des hommes].

6. Et tous ces Religieux, en grand nombre, qui ne voyaient que les objets extérieurs, furent mûris par ce Bôdhisattva pour l’état de Buddha, puis quand il fut sorti de ce monde, il combla de joie des milliers de kôṭis de Buddhas.

7. Grâce aux bonnes œuvres qu’il avait ainsi successivement accomplies, après avoir constamment expliqué ce Sûtra, ce fils de Djina parvint à l’état de Bôdhi ; or ce Bôdhisattva, c’est moi, c’est Çâkyamuni lui-même.

8. Et ces Religieux qui ne voyaient que les objets extérieurs, ces Religieux, ainsi que tout ce qui se trouvait de fidèles de l’un et de l’autre sexe, qui avaient appris de ce sage ce qu’était l’état de Bôdhi,

f. 203 b.9. Et qui ont vu depuis de nombreux kôṭis de Buddhas, ce sont les Religieux, au nombre de cinq cents au moins, ce sont les Religieux, ainsi que les fidèles de l’un et de l’autre sexe, qui se trouvent ici en ma présence.

10. Tous ont appris de ma bouche la loi excellente ; tous ont été complètement mûris par moi ; et quand je serai entré dans le Nirvâṇa complet, tous ces sages posséderont cet éminent Sûtra.

11. Il s’est écoulé de nombreux kôṭis de Kalpas, de Kalpas que la pensée ne peut concevoir, sans que jamais une pareille loi ait été entendue ; des centaines de kôṭis de Buddhas ont existé, et ils n’ont cependant pas expliqué ce Sûtra.

12. C’est pourquoi, après avoir entendu cette loi exposée par celui qui existe par lui-même, et après l’avoir possédée à plusieurs reprises, expose ce Sûtra quand je serai entré dans le Nirvâṇa complet.