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CHAPITRE XVIII.

37. Ce Bôdhisattva reconnaît à l’odeur les trésors cachés sous la terre, les objets précieux, l’or, les Suvarnas, l’argent, les coffres de fer et les monnaies qu’ils renferment ;

38. Les colliers, les guirlandes, les pierreries, les perles et les divers joyaux de prix : lui sont tous connus par leur odeur, ainsi que toutes les choses dont le nom est précieux et la forme brillante.

39. Ce héros, de ce monde où il réside, sent les fleurs de Mandâravas de Mandjûchaka, et celles dont se couvrent Avîtchi,f. 194 a. les Pâridjâtas qui croissent chez les Dêvas, au-dessus de nos têtes.

40. De ce monde, il connaît par la force de l’odorat quels sont et à qui appartiennent les chars divins, ceux qui sont grands, moyens ou petits ; il connaît leurs formes variées, et sait où chacun d’eux se trouve.

41. Il connaît de même la place du jardin [des Dêvas], la salle de Sudharmâ et la ville de Vâidjayanta, et le meilleur des palais, et les fils des Dêvas qui s’y livrent au plaisir.

42. De ce monde où il est, il perçoit l’odeur de tout cela ; il connaît, par ce moyen, les fils des Dêvas, et sait quelles actions exécute chacun d’eux, en quel lieu il les exécute, qu’il soit debout, qu’il marche ou qu’il écoute.

43. Ce Bôdhisattva reconnaît par l’odorat les filles des Dêvas qui sont couvertes de fleurs, parées de leurs guirlandes et embellies de leurs ornements ; il sait où elles vont et où elles se livrent au plaisir.

44. Avec ce sens, il voit au-dessus de lui, jusqu’aux lieux où commence l’existence, les Dêvas Brahmâs et Mahâbrahmâs qui montent des chars divins ; il les voit absorbés dans la contemplation et au moment où ils en sortent.

45. Il connaît les fils des Dêvas Abhâsvaras, et quand ils quittent leur condition, et quand ils naissent, tant est puissant l’organe de l’odorat chez le Bôdhisattva qui possède ce Sûtra.

46. Ce Bôdhisattva reconnaît également tous les Religieux quels qu’ils soient, qui, sous l’enseignement du Sugata, toujours appliqués quand ils sont debout ou qu’ils se promènent, sont passionnés pour l’enseignement et pour la lecture.

47. Les fils du Djina qui sont des Çrâvakas, ceux qui vivent sans cesse auprès des troncs des arbres, il les connaît tousf. 194 b. avec son odorat, et il peut dire : « Voilà un Religieux qui est dans tel endroit. »

48. Les Bôdhisattvas pleins de mémoire et livrés à la contemplation, qui, toujours passionnés pour la lecture et pour l’enseignement, expliquent la loi dans les assemblées, ce Bôdhisattva les connaît par l’odorat.

49. En quelque lieu de l’espace que le Sugata, le grand Solitaire, plein de