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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

24. Il connaît de même les odeurs que répandent les êtres, quelque éloignés qu’ils soient, les hommes, les femmes, les jeunes gens et les jeunes filles, c’est par l’odeur qu’ils exhalent qu’il sait le lieu où ils se trouvent.

25. C’est à l’odeur qu’il reconnaît les rois Tchakravartins, Balatchakravartins et Mandalins, ainsi que leurs fils, leurs conseillers et tout ce qui se trouve dans leurs gynécées.

26. Ce Bôdhisattva connaît par l’odorat les diverses espèces de joyaux précieux qui sont cachés dans les retraites les plus secrètes de la terre et qui sont destinés à parer les femmes.

27. Et les ornements de diverses espèces dont le corps des femmes est couvert, vêtements, guirlandes et substances onctueuses, ce Bôdhisattva reconnaît tout cela à l’odeur.

28. Il connaît, par l’énergie de son odorat, ceux qui sont debout, assis, couchés, et ceux qui se livrent au plaisir ; il connaît la force des facultés surnaturelles, le sage plein de fermeté qui possède ce Sûtra si puissant.

29. Dans le lieu où il se trouve, il perçoit et sent à la fois les parfums des huiles odoriférantes, ceux des fleurs et des fruits, les rapportant chacun à la source qui les produit.

30. Les nombreux arbres de Santal tout en fleurs, qui se trouvent dans les fentes des montagnes, ainsi que les êtres qui habitent dans les cavernes, ce sage les connaît tous par les parfums qu’ils exhalent.

31. Les êtres qui se trouvent sur les flancs des monts Tchakravâlas, ceux qui résident au milieu de l’océan, ceux qui vivent dans les entrailles de la terre, ce sage les reconnaît tousf. 193 b. à l’odeur.

32. Il connaît les Suras, les Asuras, les filles des Asuras ; il connaît leurs jeux et leurs plaisirs, tant est grande la force de son odorat.

33. Les animaux qui vivent dans les forêts, lions, tigres, éléphants, serpents, buffles, bœufs, Gayals, lui sont tous connus ; son odorat lui révèle leur retraite.

34. Il reconnaît à l’odeur, en quelque lieu que ce soit, si c’est un fils ou une fille que portent dans leurs flancs les femmes enceintes dont le corps est épuisé de fatigue.

35. Il reconnaît les êtres dans le sein de leur mère ; il les reconnaît quand ils sont dans les conditions de la destruction. Cette femme, [dit-il,] débarrassée de ses souffrances, mettra au monde un fils vertueux.

36. Il devine les diverses intentions des hommes, et il les devine à l’odorat ; c’est à l’odeur qu’il reconnaît s’ils sont passionnés, méchants, dissimulés ou amis de la quiétude.