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CHAPITRE XVIII.

des matrices d’animaux ; celles des enfants des deux sexes, des femmes et des hommes ; celles des herbes, des buissons, des plantes médicinales, des arbres, rois des forêts, qui cependant sont éloignés. Il percevra ces odeurs réellement et telles qu’elles sont ; et il ne sera pas ravi par ces odeurs, il n’en sera pas enivré. Quoique restant dans ce monde, il sentira les odeurs [qui sont le partage] des Dêvas, par exemple, le parfum des fleurs divines du Pûridjâta, du Kôvidâra, du Mandârava, du Mañdjûchaka et du Mahâmañdjûchaka. Il respirera les parfums des poudres divines de Santal et d’Aguru, ainsi que celui des cent mille espèces de mélanges de fleurs divines de tout genre, et il en connaîtra les noms. Il sentira le parfum qui s’exhale du corps d’un fils des Dêvas, par exemple, de Çakra, l’Indra des Dêvas, et il le reconnaîtra, soit que, dans son palais de Vâidjayanta, il se livre au plaisir, il s’amuse, il se divertisse, soit que, dans la salle d’assemblée des Dêvas, nommée Sudharmâ, il enseigne la loi aux dieux Trayastrimças, soit qu’il se retire dans son jardin de plaisance pour y chercher le plaisir. Il saura distinguer l’odeurf. 192 b. qui s’échappe du corps des autres Dêvas en particulier, de même que celle des filles, des femmes et des enfants des Dêvas ; et il ne sera pas ravi par ces odeurs, il n’en sera pas enivré. C’est de cette manière qu’il percevra les odeurs que répand le corps des êtres nés jusqu’aux limites où commence l’existence. Il respirera aussi le parfum qu’exhale le corps des fils des Dêvas Brahmakâyikas et des Mahâbrahmâs. C’est de cette manière qu’il percevra l’odeur qu’exhalent toutes les troupes des Dêvas, ainsi que celles des Çrâvakas, des Pratyêkabuddhas, des Bôdhisattvas et des Tathâgatas. Il percevra l’odeur des sièges des Tathâgatas, et, dans quelque lieu que se trouvent ces Tathâgatas vénérables, il les reconnaîtra ; et l’organe de l’odorat ne sera pas pour cela blessé ni offensé chez lui de ces diverses odeurs. Lorsqu’il sera interrogé, il expliquera aux autres chacune de ces odeurs, et sa mémoire ne souffrira aucune diminution.

Ensuite Bhagavat prononça dans cette occasion les stances suivantes :

22. L’organe de l’odorat est chez lui très pur, et il perçoit les nombreuses et diverses odeurs, agréables ou désagréables, qui existent dans cet univers ;

23. Les odeurs des fleurs et des fruits divers,f. 193 a. telles que celles du Djâtîya, de la Mallikâ, du Tamâlapatra, du Santal, du Tagara et de l’Aguru.