Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
216
LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

Ensuite Bhagavat prononça, dans cette occasion, les stances suivantes :

f. 189 b.1. Apprends de ma bouche quelles seront les qualités de l’homme qui, plein d’intrépidité, exposera ce Sûtra au milieu de l’assemblée et qui l’expliquera sans se laisser aller à la paresse.

2. Il aura d’abord les huit cents perfections de la vue, perfections qui rendront son œil parfait et pur de toute tache et de toute obscurité.

3. Avec cet œil de la chair qu’il doit à son père et à sa mère, il verra la totalité de cet univers, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

4. Il verra tous les Mêrus et les Sumêrus, les monts Tchakravâlas et les autres montagnes célèbres ; il verra de même les océans.

5. Ce héros embrassera de son regard tout ce qui se trouve en bas jusqu’à l’[Enfer] Avîtchi, en haut jusqu’aux lieux où commence l’existence ; tel sera chez lui l’œil de la chair.

6. Il ne possédera pas cependant encore la vue divine, et il n’aura pas encore la science, le champ que je viens de décrire sera celui de sa vue mortelle.

Encore autre chose, ô Satatasamitâbhiyukta. Le fils ou la fille de famille expliquant cette exposition de la loi, la faisant entendre à d’autres, se met en possession des douze cents perfections de l’ouïe. Tous les sons divers qui se produisent dans ce grand millier de trois mille mondes, jusqu’au grand Enfer Avîtchi et jusqu’aux lieux où commence l’existence, en dedans comme en dehors de l’univers : par exemple les bruits que font entendre le serpent, le cheval, le chameau(189 b), la vache, la chèvre, les chars ; ceux que produisent les lamentationsf. 190 a. et la douleur ; les bruits effrayants ; les sons de la conque, de la cloche, du tambourin, du grand tambour ; la voix du plaisir, celle des chants et de la danse ; le cri du chameau et du tigre ; la voix de la femme, de l’homme, des enfants des deux sexes ; les sons de la loi, de l’injustice, du bonheur, du malheur ; les voix des ignorants et des Aryas ; les bruits agréables et désagréables ; ceux que font entendre les Dêvas, les Nâgas, les Yakchas, les Gandharvas, les Asuras, les Garudas et les Kinnaras, les Mahôragas, les hommes, les êtres qui n’appartiennent pas à l’espèce humaine, le feu, le vent, l’eau, les villages, les villes, les Religieux, les Çrâvakas, les Pratyêkabuddhas, les Bôdhisattvas, les Tathâgatas ; autant il y a de bruits qui se produisent dans ce grand millier de trois mille mondes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, autant il